Département de mathématiques d'Orsay Département de mathématiques d’Orsay

Colloquium du laboratoire de mathématiques

Année 2015-2016

Un lundi par mois, de 16h à 17h, petit amphithéâtre du bâtiment 425


21 septembre 2015
Benoît Perthame (Université Pierre et Marie Curie, LJLL) : Evolution adaptive: un point de vue populationnel [PDF]
Les systèmes vivants sont caractérisés par leur variabilité qui conduit à une constante évolution. Cela peut s'expliquer, dans une vision très simplifiée, par trois ingrédients:
(i) L'environnement fournit des resources partagées par tous les individus,
(ii) un 'trait physiologique' caractérise l'adaptation des individus au milieu c'est-à-dire la capacité à utiliser un certain niveau de ressource
(iii) des mutations permettent à de nouveaux types d'individus d'apparaitre, peut-être mieux adaptés, et qui vont ainsi se développer plus vite et changer l'environnement... etc

Plusieurs théories mathématiques ont été proposées pour décrire la dynamique engendrée par l'interaction entre un environnement qui effectue une sélection des 'traits' et les mutations. Ces théories peuvent être de nature probabiliste au niveau des individus, faire appel aux systèmes dynamiques ou à la théorie des jeux en considérant les traits comme des stratégies. Du point de vue populationnel, on représente la dynamique de la population grâce à des équations intégro-differentielles ou des équations aux dérivées partielles nonlocales. Nous avons développé une approche asymptotique pour décrire l'évolution de la population (et de la quantifier) en supposant les mutations 'petites' et l'échelle de temps longue. Ceci fait apparaître un objet mathématique nouveau: l'équation de Hamilton-Jacobi sous contrainte. Les développements récents concernent des avantages non prolifératifs qui posent la question de définir une notion de 'fitness' effective.

Cet exposé s'appuie en particulier sur des travaux avec O. Diekmann, P.-E. Jabin, St. Mischler, G. Barles, S. Génieys, M. Gauduchon, S. Mirahimmi, A. Lorz, P. E. Souganidis


12 octobre 2015
Florence Merlevède (Université de Marne-la-Vallée, LAMA) : Distribution spectrale empirique de grandes matrices de covariance (Video)
Les matrices aléatoires apparaissent dans beaucoup de domaines comme la statistique mathématique, l'informatique ou encore la mécanique quantique, et leur distribution spectrale empirique a ainsi fait l'objet de nombreux travaux. On peut citer en particulier les travaux de Wishart dans les années 1930 concernant les grandes matrices de covariance ou encore ceux de Wigner dans les années 1950 concernant les matrices symétriques avec des entrées indépendantes sous la diagonale. Dans cet exposé, on s'intéressera plus particulièrement au cas des grandes matrices de covariance. Depuis les travaux célèbres de Marchenko et Pastur en 1967, de nombreux travaux ont été réalisés visant à relaxer l'hypothèse d'indépendance des entrées. Dans cet exposé, on s'attachera dans un premier temps à rappeler les différentes méthodes permettant d'étudier le comportement asymptotique de la distribution spectrale empirique de matrices aléatoires symétriques et on s'intéressera au cas de grandes matrices de covariance associées à un processus stationnaire de carré intégrable. On verra que dans le cas où le processus est régulier, l'étude de sa distribution spectrale empirique se ramène à celle d'une matrice de covariance associée à un processus gaussien ayant la même structure de covariance que le processus sous-jacent. Grâce à un résultat de Trotter-Szegö sur les matrices de type Toeplitz, on verra alors que la distribution spectrale empirique des grandes matrices de covariance associées à un processus stationnaire, centré, de carré intégrable et régulier, converge presque sûrement vers une distribution non aléatoire ne dépendant que de la densité spectrale du processus sous-jacent. Cette distribution limite est alors caractérisée via sa transformée de Stieltjes. Les conditions de régularité imposées sont très faibles et ne requièrent aucune vitesse de convergence vers zéro des covariances. Elles sont en particulier satisfaites dès que le processus stationnaire est une fonctionnelle d'une suite iid ou est mélangeant au sens de Rosenblatt.


9 novembre 2015
Philippe Biane (Université Paris-Est, Institut Gaspard Monge) : Triangles Gog et Magog (Video)
Ce sont des triangles formés d'entiers positifs comme par exemple
1      2      3
1      3
2
qui apparaissent dans de nombreux problèmes de combinatoire, géométrie, physique statistique, théorie des représentations etc. Bien que leur définition soit complètement élémentaire (il suffit de savoir ce qu'est un nombre entier positif et de savoir comparer deux tels nombres) ces triangles semblent posséder des propriétés mystérieuses qui sont encore loin d'être élucidées. J'énoncerai plusieurs problèmes ouverts à leur sujet et je donnerai des résultats partiels vers la solution de ces problèmes. Bien que les énoncés soient, eux aussi, complètement élémentaires (du niveau de la classe de 6e!), les méthodes, elles, ne le sont pas.


7 décembre 2015
Bertrand Rémy (École polytechnique, CMLS) : Pavages, groupes, immeubles (Video)
La structure de groupe est une des plus basiques en mathématiques. Elle intervient dans d’autres disciplines, par exemple à travers la notion de symétrie. Sa généralité permet ainsi de classer des objets géométriques (solides platoniciens, pavages etc.) : le point de départ naturel de la classification est de « passer au groupe de symétrie ». Réciproquement, quand on comprend mal une famille de groupes, on peut suivre la démarche inverse : construire « sur mesure » une famille d’espaces pour lesquels les groupes donnés sont des ensembles de symétries. L’idée de cet exposé est de circuler dans les deux sens (de la géométrie vers les groupes et vice-versa) et, au bout du compte, de motiver l’introduction d’espaces appelés les immeubles. En première approximation, ce sont des « arbres de dimension supérieure ». Une autre motivation est de fournir des preuves de simplicité (une propriété fondamentale de théorie de groupes), ou même de produire de nouveaux groupes simples.


18 janvier 2016
Paul Zinn-Justin (Universite Pierre et Marie Curie, LPTHE) : Fonctions symétriques, integrabilité quantique et géométrie (Video)
Nous discuterons des liens récemment apparus entre d'un côté, les systèmes intégrables quantiques, et de l'autre, les fonctions symétriques et la géométrie de certaines variétés algébriques. Nous expliquerons la stratégie générale sur l'exemple le plus simple, celui du modèle à 5 vertex (un système intégrable sur le réseau bidimensionnel), des fonctions de Schur et de la géométrie de la Grassmannienne. Nous mentionnerons ensuite diverses extensions, dont celles obtenues en collaboration avec M. Wheeler concernant polynômes de Grothendieck et polynômes de Hall--Littlewood.


8 février 2016
Boris Adamczewski (Université Lyon 1, Institut Camille Jordan) : Un problème de transcendance atypique : développement décimal et automates finis (Video)
Le développement décimal de constantes irrationnelles classiques comme $\sqrt 2$, $\pi$ ou $e$, demeure très mystérieux et défie les mathématiciens depuis plus d'un siècle. L'expérimentation numérique semble indiquer qu'une structure complexe gouverne ces suites de chiffres et plusieurs figures scientifiques ont suggéré des définitions rigoureuses afin de formaliser cette idée. Leurs principales influences ont été les probabilités, les systèmes dynamiques et l'informatique théorique. Ces travaux précurseurs nous laissent avec un amas de conjectures fascinantes ; un panorama conjectural contrastant fortement avec l'état, pour le moins limité, de nos connaissances. Dans cet exposé, j'aborderai cette question à travers le prisme de la complexité algorithmique et présenterai l'histoire d'un problème proposé par un informaticien atypique, Alan Cobham, à la fin des années soixante. Sa résolution trouve ses fondements dans l'analyse diophantienne et des progrès récents en transcendance.


21 mars 2016
Djalil Chafaï (Université Paris-Dauphine, CEREMADE) : Matrices aléatoires : quelques aspects
Résumé: Dans cet exposé accessible, nous présenterons quelques aspects de l’étude du spectre de modèles de matrices aléatoires.


11 avril 2016
Claire Mathieu (Ecole Normale Supérieure, Département d'informatique) : Modélisation et propriétés des réseaux sociaux
Le développement massif des réseaux sociaux suscite naturellement l'intérêt sur leurs propriétés remarquables. Dans cet exposé, je parlerai de deux modèles. Le premier modèle, inspiré de l'attachement préférentiel, permet de modéliser, simuler, et analyser rigoureusement le phénomène du "plafond de verre" dans les réseaux sociaux. Pour le deuxième modèle, variante du feu de forêt qui a permis d'établir par simulation le phénomène du "diamètre borné" dans les réseaux sociaux, nous démontrerons rigoureusement que le diamètre reste effectivement borné. Il s'agit de travaux de recherche faits en collaboration avec Chen Avin, Varun Kanade, Barbara Keller, Reut Levi, Zvi Lotker, Frederik Mallmann-Trenn, David Peleg, et Yvonne Anne Pignolet.


23 mai 2016
Ludovic Rifford (Université Nice Sophia Antipolis, Laboratoire J.A. Dieudonné) : Titre à venir


6 juin 2016
Sorin Dumitrescu (Université Nice Sophia Antipolis, Laboratoire J.A. Dieudonné) : Titre à venir


Exposés de l'année 2014–2015
Exposés de l'année 2013–2014



Nicolas Burq, Gaëtan Chenevier, Yves Cornulier et Camille Coron.