Séminaire 2000-01 - Séminaire 2001-02
 

Séminaire "Variétés rationnelles"

Responsables : J.-L. Colliot-Thélène, P. Gille, D. Harari



2002 - 2003





Lieu :  E.N.S., D.M.A.,  45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Salle W, sous les toits

Séminaires et Groupes de travail au DMA

 


Vendredi 13 juin 2003

(Horaires inhabituels)

15h-16h30

Olivier Debarrre

Connexité rationnelle et sections d'une famille au-dessus de courbes, d'après Graber, Harris, Mazur et Starr

Une variété complexe est dite rationnellement connexe si deux points généraux sont sur une courbe rationnelle contenue dans la variété. Graber, Harris et Starr ont montré qu'une famille de variétés complexes rationnellement connexes au-dessus d'une courbe a toujours une section. Il s'agit ici de donner une "réciproque" à cet énoncé; plus exactement, les auteurs montrent que pour que la restriction d'une famille propre f : X -> B de variétés à une courbe très générale de B (par exemple, lorsque B est normal et quasi-projectif, à une section linéaire très générale dans un plongement suffisamment ample de B) ait une section, il faut et il suffit que X contienne une sous-variété Z telle que la fibre générale de la restriction de f à Z soit rationnellement connexe.

17h-18h

Guillaume Lafon

Un exemple de surface d'Enriques sans point sur C((t))

Graber, Harris et Starr ont établi l'existence d'une famille de surfaces d'Enriques f : X -> B, au-dessus d'une courbe convenable et non explicite B, pour laquelle f n'admet pas de section. Nous donnons un exemple explicite de telle famille au-dessus de la droite projective. L'argument est local : on établit qu'il n'y a pas de section au-dessus du complété de l'anneau local d'un point de la droite.
Samedi 24 mai 2003

11h-12h

Antoine Ducros (Université de Rennes)

Parties semi-algébriques d'une variété algébrique p-adique

Il est bien connu que si phi : X -> Y est une flèche entre deux R-variétés algébriques affines alors l'image par phi de toute partie semi-algébrique de X(R) (c'est-à-dire définie par une combinaison booléennes d'inégalités entre fonctions sur X) est une partie semi-algébrique de Y(R), et que toute partie semi-algébrique de X(R) a un nombre fini de composantes connexes, elles-mêmes semi-algébriques. Le but de cet exposé est d'énoncer et prouver des résultats analogues sur un corps k complet pour une valeur absolue ultramétrique. Le cadre de travail sera la théorie de Berkovich, qui a l'avantage de fournir des espaces localement connexes par arcs.

9h30-10h30

Peter O'Sullivan (I.H.E.S.)

Principal bundles with reductive structure group on schemes over a field of characteristic zero

Let k be a field of characteristic 0, let X be a k-scheme with algebra of global sections k, and let x be a k-point of X. Then in a suitable sense there is a universal pair (G,P) consisting of a proreductive k-group G and a principal G-bundle P trivial above x. When X is a smooth curve of genus 0 or 1, G can be described explicitly. As a result, a classification of principal bundles with reductive structure group over such curves is obtained.

Vendredi 23 mai 2003

17h30-18h30

Bruno Kahn (C.N.R.S., Université de Paris 7)

Motifs birationnels purs

On introduira les motifs de Chow birationnels et leurs variantes pour d'autres relations d'équivalence adéquates; une application au nombre de points modulo q sur Fq sera donnée. Si le temps le permet, on donnera un aperçu de la théorie triangulée

16h-17h

R. Sujatha (T.I.F.R. Mumbai et M.P.I. Bonn)

Birational and stable birational categories

We outline the construction of certain categories with the view towards studying stable birational invariants on smooth varieties as functors on these categories. We shall explain how these categories fit in the larger framework of the category of birational motives.

Vendredi 25 avril 2003

17h30-18h30

C. WALTER (Univ. Nice)

Groupes de Witt de quadriques

On utilise des hélices et des équivalences de catégories dérivées pour calculer les groupes de Witt d'une quadrique projective lisse Q sur un corps de base k. Le morphisme naturel W(k) -> W(Q) est surjectif si dim(Q) n'est pas un multiple de 4, et son noyau est l'image du morphisme d'oubli W(C0(Q)) -> W(k) des modules hermitiens sur l'algèbre de Clifford paire. Ce noyau diffère souvent du noyau du morphisme composé W(k) -> W(Q)-> Wnr(Q) vers le groupe de Witt non ramifié.

16h-17h

B. TOTARO (Univ. Cambridge)

The Witt group of quadratic forms on a variety, and its relation to Chow groups mod 2}

We exhibit a smooth complex affine 5-fold whose Witt group of quadratic forms does not inject into the Witt group of the quotient field. The dimension 5 is the smallest possible. The example depends on relating Witt groups, mod 2 Chow groups, and Steenrod operations, based on the work of Balmer, Walter, and Pardon.

14h30-15h30


D. SALTMAN (Univ. of Texas at Austin et Univ. cath. de Louvain-la-Neuve)


Field Invariants of the Trialitarian group

The connected component of the projective orthogonal group PO8+ has the unusual automorphism group S3 and so one can form the trialitarian group T = PO8+ \rtimes S 3. Associated to this group are so called trialitarian algebras, whose basic properties are a bit mysterious. Knus and Parimala began the study of the birational invariants F(V)T of this group, showing they form the base field of a so called generic trialitarian algebra. We begin by writing F(V)T as the multiplicative invariants of the Weyl group G = ((Z/2Z)4 \rtimes S4) \rtimes S3 with respect to a certain lattice YT, and show how this lattice codifies properties of trialitarian algebras. Along the way we show how lattices codify properties of components of trialitarian algebras, including central simple algebras and involutions.


Vendredi 14 mars 2003

17h30-18h30


W. RASKIND (University of Southern California et CNRS, Université Paris-Sud)


Gerbes et descente sur les surfaces simplement connexes (travail en commun avec V. Scharaschkin)

Soit X une surface projective, lisse, géométriquement simplement connexe sur un corps de nombres k. Nous proposons une
généralisation de la théorie de la descente de Colliot-Thélène et Sansuc au cas où X est à genre géométrique non nul. Nous en déduisons une partition, conjecturalement finie, de l'ensemble des points rationnels de X, chaque ensemble de la partition étant "couvert" par les points rationnels d'une gerbe. La théorie de la descente essaie de décrire la géométrie et l'arithmétique de ces gerbes et de les relier avec l'obstruction de Manin au principe de Hasse et à l'approximation faible.

16h-17h


P. GILLE (CNRS, Université Paris-Sud)


Spécialisation de la R-équivalence pour les groupes algébriques linéaires

Soit G/k un groupe algébrique linéaire connexe défini sur un corps k de carac\-téristique nulle. Alors la flèche naturelle G(k)/R -> G(k((t)))/R est un isomorphisme, c'est-à-dire que les groupes de R-équivalence sont les mêmes pour k et k((t)).


14h30-15h30

J.-L. COLLIOT-THÉLÈNE (CNRS, Université Paris-Sud)

Spécialisation des zéro-cycles (d'après J. Koll'ar)

Soit S le spectre d'un anneau de valuation discrète hensélien et X un S-schéma propre et lisse à fibre spéciale séparablement rationnellement connexe. La spécialisation de la fibre générique à la fibre spéciale induit un isomorphisme sur les classes de points rationnels modulo la R-équivalence, et elle induit un isomorphisme sur les groupes de Chow de zéro-cycles.

 


 

vendredi 7 février 2003

17h30-18h30


David HARARI (C.N.R.S. et E.N.S. Paris)

Compte-rendu de la conférence "Rational Points on Higher Dimensional Varieties"

On fera le bilan des nouveaux résultats et problèmes ouverts abordés lors de la conférence de Palo Alto, en particulier autour des sujets suivants : points de hauteur bornée, méthode du cercle, obstruction de Brauer-Manin, arithmétique des variétés rationnellement connexes sur un corps de nombres ou de fonctions.

16h-17h


David MADORE (Université Paris-Sud)


Surfaces cubiques et corps de dimension cohomologique un

On donne un exemple de surface cubique sans point rationnel sur un corps de dimension cohomologique un (travail en commun avec J.-L. Colliot-Thélène).

14h30-15h30


Tamas SZAMUELY (Institut Rényi, Budapest, et Univ. Paris-Sud)


Théorème de dualité globale pour les 1-motifs


Cet exposé fait suite à celui de David Harari en décembre, qui traitait le cas local. On présente un résultat qui généralise la dualité de Tate globale pour les variétés abéliennes et des résultats de Kottwitz sur les tores.


Vendredi 24 janvier 2002

17h30-18h30

Wayne Raskind (University of South California et Université de Paris-Sud)

Cycles sur les variétés définies sur un corps de degré de transcendance un (d'après Green, Griffiths, Paranjape)

Soit X une surface algébrique, projective et lisse sur un corps algébriquement clos k de caractéristique nulle. Soit A0(X) le groupe des 0-cycles de degré 0 modulo l'équivalence rationnelle. Supposons que le degré de transcendance de k sur Q est au moins 2. On sait (Mumford, Roitman, Bloch) que si X possède une 2-forme
holomorphe non-nulle, alors l'application d'Albanese A0(X)-> Alb(X) n'est pas injective. Si le degré de transcendance de k sur Q est 1, Schoen en 1985 a donné des exemples où l'application d'Albanese n'est pas injective. Après avoir résumé le travail de Schoen, on expliquera le résultat général qui vient d'être obtenu par Green, Griffiths et Paranjape.

16h-17h

Yves André (C.N.R.S.- E.N.S.)

Cycles de Tate sur les variétés abéliennes sur les corps finis

La conjecture de Tate pour les variétés abéliennes sur les corps finis a été prouvée par Tate dès 1966 dans le cas de H2, mais reste ouverte en degré supérieur. Nous expliquerons l'énoncé et la preuve d'une variante affaiblie de cette conjecture, qui décrit néanmoins tout cycle de Tate "en termes de" cycles algébriques. Cette variante s'applique aussi bien aux produits de surfaces K3, de cubiques dans P5, etc... sur les corps finis.

14h30-15h30

Philippe Gille (C.N.R.S.- Université de Paris-Sud)

Torseurs sur la droite projective (d'après Mehta-Subramanian)

Nous présentons une preuve synthétique de la classification des torseurs sur la droite projective sous un groupe réductif G défini sur un corps quelconque, qui est fondée sur la filtration d'Harder-Narasimhan.


vendredi 6 décembre 2002

à 17h40

David Harari (C.N.R.S.-E.N.S.)


Dualité locale pour les 1-motifs

Soit K un corps p-adique. Dans un travail commun avec T. Szamuely, nous établissons un théorème de dualité pour la cohomologie galoisienne des 1-motifs sur K. Ce résultat englobe en particulier la dualité locale de Tate pour les variétés abéliennes, et de Tate-Nakayama pour les tores.

à 16h10

Alexander Schmidt (Université de Heidelberg)


Tame class field theory of arithmetic schemes

The talk explains recent progress in generalizing the unramified class field theory for arithmetic schemes of K. Kato and S. Saito to the relative case. We describe the abelianized tame (w.r.t. a divisor) fundamental group using the relative Chow group of zero-cycles.

à 14h40

Baptiste Calmès (Université de Paris 7)


SK2 d'une algèbre de biquaternions et cohomologie galoisienne

Lorsque q est une forme quadratique d'Albert sur un espace vectoriel sur un corps F, D est l'algèbre de biquaternions associée à q et F(q) est le corps des fonctions de la quadrique projective d'équation q=0, Rost a décrit un isomorphisme entre SK1D et le noyau de l'extension des scalaires du groupe de cohomologie galoisienne H4(F,Z/2) au groupe H4(F(q),Z/2). Nous décrirons un morphisme analogue à celui-ci entre le groupe SK2D et le groupe H5(F,Z/2).


vendredi 22 novembre 2002

à 17 h 30

E. Peyre

Cohomologie non ramifiée et problème de Noether

Si G est un groupe et W une représentation fidèle de G sur C, le groupe G agit sur le corps C(W) et on s'intéresse à la rationalité du corps des fonctions invariantes C(W)G. Saltman et Bogomolov ont obtenu des exemples où ce corps n'est pas rationnel en utilisant comme invariant le groupe de Brauer non ramifié. Le but de cet exposé est de décrire une méthode pour construire des exemples de groupes G pour lesquels ce groupe de Brauer non ramifié est nul, mais le groupe de cohomologie non ramifiée de degré trois est non nul. En particulier, un tel corps n'est pas stablement rationnel sur C.

à 16 h

N. Karpenko

Dimension essentielle des quadriques

Soit X/F une quadrique projective anisotrope. La dimension essentielle de X, définie par Oleg Izhboldin, est esdim(X) = dim(X) - i(X)+1, où i(X) est le premier indice de Witt de X. Soit Y/F une variété complète (éventuellement singulière) dont tous les points fermés sont de degrés pairs et telle que Y a un
k(X)-point de degré impair. Le résultat principal est que esdim(X)< dim(Y); de plus, si esdim(X)= dim(Y), alors la quadrique X devient isotrope sur k(Y) (travail en commun avec A. Merkurjev).


Samedi 26 octobre 2002

à 9h30-10h30

Olivier Wittenberg (ENS Ulm)

La conjecture de Tate pour certaines surfaces K3 sur un corps fini, d'après Artin et Swinnerton-Dyer

On exposera les grandes lignes de la démonstration d'Artin et Swinnerton-Dyer (1973) de la conjecture de Tate pour les surfaces K3 admettant un pinceau de courbes elliptiques.


Samedi 26 octobre 2002

à 11h-12h

Hélène Esnault (Université d'Essen)

Groupes de Chow et points rationnels de variétées projectives déefinies sur un corps fini

Nous montrerons comment le théorème géométrique de Campana et Kollar-Miyaoka-Mori sur la connectivité rationnelle par chaînes en car. p et la décomposition de la diagonale introduite par S. Bloch impliquent l'existence de points rationnels.


Vendredi 25 octobre 2002

Bruno Kahn (CNRS, Université Paris 7)

à 16h-16h50


Equivalences rationnelle et numérique sur certaines variétés abéliennes sur un corps fini, I

à 17h10-18h

Equivalences rationnelle et numérique sur certaines variétés abéliennes sur un corps fini, II

Nous démontrons que l'équivalence rationnelle et l'équivalence numérique coïncident sur certaines variétés abéliennes (ou plus généralement sur certaines variétés projectives lisses "de type abélien") sur un corps fini, par exemple sur un produit de courbes elliptiques. Ceci est la première confirmation d'une conjecture générale de Beilinson au-delà de la codimension 1. Nous en tirons quelques conséquences : conjectures de Lichtenbaum sur les valeurs spéciales de la fonction zêta d'une telle variété aux entiers positifs, génération finie du deuxième groupe de Chow, conjecture de Beilinson-Soulé pour certains corps de fonctions...